Découverte de l’escalade sur glace
Dimanche 15 février, il est 8 h 25, deux grimpeurs un peu hagards se retrouvent sur le parking du cabinet vétérinaire. Premiers échanges embrumés… On s’inquiète avant tout de savoir si la sortie « initiation cascade de glace » proposée par Manu et Christophe est maintenue, car le ciel est maussade et à la bruine ce matin, et la température s’est notablement adoucie ces derniers jours.
Mais d’autres participants finissent par se joindre à eux, un peu dubitatifs également, et tout aussi embrumés. On se garde bien de faire tout rapprochement avec la Saint-Valentin de la veille, même si les symptômes vont jusqu’à ne pas voir l’attroupement du rendez-vous en étant pourtant garé à moins de 10m (spéciale dédicace !).
Le rendez-vous avec Manu et Christophe à Crest est confirmé, nous prenons donc la route et y retrouvons le reste de la troupe. Optimisation de covoiturage sur le parking de la gare, puis nous nous enfonçons dans le Diois pour notre destination finale : les gorges des Gâts, situées un peu après Chatillon.
Le site se trouve en bord de départementale, bien peu fréquentée à cette saison. La glace est là (ouf), mais elle ne recouvre clairement pas autant la paroi qu’espéré car il fait toujours aussi doux malgré la prise d’altitude. Il pleut d’ailleurs encore quelques gouttes, et le temps est franchement couvert.
En bons débutants, nous nous inquiétons un peu de la douceur, de la qualité de la glace, et de toutes ces choses qu’on a pu entendre sur les dangers de la pratique de la cascade de glace et que l’on restitue tel des perroquets moyens.
Mais sous l’impulsion décidée et rassurante de Manu, aidé par l’arrêt de la pluie, nous finissons par nous atteler à enfiler les baudars et chausser les crampons, tandis que Christophe s’attaque à une première voie afin d’y installer une moulinette, assisté de Gégé à l’assurage.
Sitôt tout le monde équipé, Manu se colle aussi à l’ouverture, tandis que les premiers néophytes s’élancent dans la glace.
Les premières pas sont assez perturbants : le maniement du piolet est maladroit, le geste trop ample ou trop sec, les pieds cherchent leurs sensations, les esprits et les corps sont plutôt crispés… Mais les conseils avisés de nos deux G.O. permettent petit à petit de prendre des marques, et la moulinette est rassurante.
La sortie de la première voie se conclu assez unanimement par les mêmes impressions pour tous les néophytes : « bon dieu, mais c’est crevant !!! ». Et Manu et Christophe de tenter de nous enseigner les bons mouvements et les bons placements pour s’économiser : montée en petits zigs-zags afin de toujours travailler « en triangle », les pieds de part et d’autre de la verticale d’un piolet planté le plus haut possible, tandis que la main libre prépare le prochain coup…
Grâce à ces conseils et une petite prise de confiance naturelle, le parcours d’une seconde voie permet à la plupart de toucher du doigt le plaisir de la discipline. Certains commencent même à cavaler sérieusement dans les voies.
Pendant ce temps, d’autres moulinettes ont été installées par les plus expérimentés, en terrain mixte « glace + rocher » et en pur dry-tooling vu la rareté et la fragilité de la glace. Le record du plus beau glaçon à apéro décroché de la paroi revient d’ailleurs à notre président. On n’a malheureusement pas trouvé de bouteille de pastis à la mesure dans les voies !
Les sensations en dry-tooling sont encore bien différentes : plus de finesse sur les appuis et de propreté de mouvement semblent nécessaires sur le rocher, sans quoi le piolet ou le crampon amarré sur un graton a tôt fait de déraper sous la sollicitation, tandis que la technicité de la cascade semble résider davantage dans le placement et la lecture de la glace pour économiser les efforts. Du moins ce jour-là !
Du coup les préférences pour l’une ou l’autre des disciplines se font sentir parfois franchement pour les débutants.
La pluie se remet malheureusement à tomber, assez sérieusement d’ailleurs, et les premiers désistements prétextés par la pause casse-croûte entrainent assez rapidement l’ensemble de la troupe vers les voitures : on mange, on enlève des habits parfois maculés de boue (« dry-tooling » avez-vous dit ???), on se change, on se réchauffe avec une tasse de thé, et on finit par prendre le chemin du retour, non sans un petit détour de reconnaissance au pied d’une magnifique falaise toute proche, prochain défi en terrain d’aventure de nos ouvreurs acharnés !
Au final, tout le monde est content d’avoir lutté contre la torpeur hivernale et fait fi des conditions météo peu motivantes du départ à Valence, car l’initiation a été une réussite et l’ambiance au top !
Greg
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