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Récit d’ouverture – épisode 1

27 juin 2019 | Filed under: Non classé

Texte original autobiographique de Jean Yves:

De retour aux affaires après un long voyage, me voilà de nouveau dans la région Valentinoise et doté d’une grosse envie d’aller en montagne. Sauf que voilà, printemps n’est pas toujours synonyme de temps clément. En effet, ce mois de mai 2019 est fort humide, aussi est-ce difficile d’envisager une pratique alpine. D’un côté, il y a de la neige en altitude et un Jerry (et son fidèle acolyte Marc) toujours aux aguets pour en profiter. De l’autre, les diverses météos donnent systématiquement des prévisions maussades voire mauvaises sur les massifs alpins… La prudence m’oriente donc à la grimpe, pratique plus modulable et plus locale.

C’est sur ces entrefaites, entre moult hésitations et refus d’obstacles, que Manu trouve un argument imparable pour m’embarquer dans son aventure : « j’ai repéré une arête que je n’ai jamais eu le temps d’ouvrir : ça te dit qu’on aille voir ? ». Or, j’ai toujours rêver d’ouvrir une voie du bas, ne serait-ce que pour voir comment l’on procède. Alors, lorsque la proposition tombe, évidemment, je ne suis pas bien difficile à convaincre… Et puis, même si l’on ne se connait pas si bien avec Manu, c’est une occasion originale de faire un peu plus connaissance. Et pour une première première (!), être avec un garçon aussi expérimenté est rassurant : ouvreur aguerri & guide de haute montagne, quoi de mieux ? Surtout lorsqu’il compare le projet à l’esthétique arête des Bougnats volants : sur l’élégante dorsale calcaire de St Benoît en Diois se développe une superbe arête effilée avec vue plongeante sur la Roanne, siège d’une voie magnifique.

On se retrouve donc un bon matin sur le parking de la gare de Crest, à déballer tout notre barda devant les yeux perplexes de Claire et des ados sortant du train… Il faut dire que l’on ne part guère légers : perfo, accus, marteau, pitons, goujons, sangles, dégaines, gros rack de coinceurs dont des tailles en 5 ou 6 exemplaires, sac & corde de hissage, … Bref, un vaste bordel ! Nous partons à la cool, entre escale gourmande à Die (ah, le fondant à la châtaigne du fournil de Sylvain…) et montée au-dessus de l’arête par la route afin de faire une observation de l’ensemble à distance. Le verdict est simple : ça parait sympa de loin mais on n’en saura pas plus tant qu’on ne sera pas dedans !!!…

On trouve assez vite un petit coin pour garer la voiture. Les sacs sont bien remplis, surtout lorsqu’on y rajoute eau, nourriture, sécateur, piolet, appareil photo, … Aussi, notre départ en mode sanglier, dré dans l’pentu, à louvoyer dans un raide et dense maquis de buis est-il usant. La neige encore présente n’arrange rien. On finit tout de même par atteindre le pied de la paroi. En la longeant, nous atteignons le pied de l’arête Nord, lieu envisagé pour le départ de la voie, assez bien repéré à la jumelle. Mais, avec notre allure très modérée, il est déjà midi passé !!

Après un bref aménagement du pied de paroi, je propose au mentor de me laisser attaquer : le premier ressaut est peu raide aussi me dis-je que c’est pas mal d’attaquer dans du facile… Manu, heureux de m’emmener dans cette aventure, est pédagogue : il me laisse m’équiper et me donne des astuces pour accéder efficacement au matériel. Je n’en suis pas moins sacrément lesté, affublé de plus de coinceurs qu’un grimpeur du Yosemite… Et encore, je ne prends pas le perfo, peu disposé à trouver une position suffisamment confortable me permettant de poser un  goujon. Ce sera donc donc une longueur entièrement protégée sur coinceurs et/ou pitons.

D’emblée, le rocher, plein Nord, requiert toute mon attention. Il est plutôt mouvant et m’incite à la plus grande prudence. Je n’ai en effet ni envie de chuter sur ce mauvais câblé, ni d’assommer mon assureur ! En haut de ce ressaut, après une douzaine de mètres quelque peu interactifs ( !) mais aisés (III+/IV), je peux découvrir la paroi. Je suis en haut d’une petite tour et suis dominé par une dalle compacte. A ma gauche, le côté Est prend encore bien le soleil. Je perçois l’enfilade des tours et brèches que forme le haut de cette paroi. Je suis sur une large vire faite de blocs posés. Je nettoie donc allègrement car le risque que la corde fasse partir des parpaings sur Manu est réel. Puis, rebuté par la raideur du mur qui me toise, je passe du temps à étudier un itinéraire moins soutenu. Je distingue ce qui semble être une large cheminée, à une dizaine de mètres à ma gauche. Si j’y parviens, elle devrait me permettre de progresser et de me protéger convenablement. Une fine traversée dotée de quelques fissures semble réalisable. Je préviens Manu et prends une bonne inspiration : un dernier petit friend et je me lance. Ce grand pas m’engage : j’ai changé de paroi et initié la traversée, donc désormais, ça passe ou… …ça passe ! Je poursuis donc en traversée légèrement descendante, assez contre-intuitif mais fort avantageusement prisu. J’ai en effet la bonne surprise de trouver des prises correctes, une fois le mauvais rocher dégagé… Et puis, les minces fissures sont des emplacements corrects pour mes friends et coinceurs.

Je parviens, après un certain suspens il est vrai, au pied de la cheminée désirée. Elle se révèle en assez mauvais rocher et surtout, fort large : bien trop pour y coincer quel que coinceur qui soit et bien trop peu pour s’y coincer soi-même… Fichtre, comment faire ? Je place des protections à son pied : ce sera, faute de mieux, un mauvais couplage de friends… Je devine vite que la chute n’est pas préconisée… Puis, je nettoie ce qui menace trop de dégringoler. Je souffle un bon coup. J’alerte mon assureur (qui a eu tout le loisir de s’endormir tellement ma progression est lente et fastidieuse…) et me lance. La Dûlfer est très physique et les pieds incertains (lequel de la prise de pied gauche ou droit cassera-t-elle la première ?!…) mais je surmonté l’obstacle sur quelques mètres. Et, un peu audacieusement, je parviens à souffler grâce à un astucieux coincement pied – genou (ne rigolez pas, vous penserez bien à ce verrou, vous aussi, lorsque vous y serez !!). Je pose mon plus gros friend (#4 tout de même) dans la plus petite fissure que je trouve : il n’est pas adapté et est plus là pour le moral que pour enrayer une éventuelle chute… Je remets les gaz et sors du pas, assez athlétique. Je me rétablis sur un éperon facile mais en rocher moyen jusqu’à atteindre une vire au pied de la cheminée suivante.

Je décide d’arrêter là les émotions et établis relais. En pratique, je dois dénicher le rare caillou vraiment sain. Je parviens à y coincer 2 minuscules câblés (vraiment bons mais tout petits) et un mauvais gros friend que je couple à un piton dépassant un peu trop… C’est pas top mais je ne trouve guère mieux. Je me longe et préviens Manu, qui doit désespérer, depuis le temps que je suis parti !!

Manu s’élance à son tour dans la longueur. Le premier ressaut est le siège d’une intense purge, les pierres volant et les blocs dégringolant à tout va… Puis, au sommet de cette petite tour, ce sont de gros blocs, véritables frigos posés en équilibre, que le guide fait allègrement rejoindre le maquis de buis, 20m plus bas. La corde de liaison me permet, avec l’aide du purgeur émérite, de hisser le sac, bien chargé. L’itinéraire passe alors en traversée. Le sac pendule puis pendouille sous la cheminée. Alors que Manu termine son nettoyage (décidément !) et entame la traversée, je prends un peu d’avance et commence à monter le sac. Patatras, ou plutôt badaboum : je suis en train de démonter la paroi ! Certes, le rocher n’est pas parfait, mais forcer sur un sac coincé dans un ‘boyau’ a la fâcheuse tendance de faire partir de gros bouts de montagne… Manu, encore loin de cette pluie minérale mais échaudé à l’idée de se faire caresser par des grêlons de calcaire gros comme le poing (on le comprend) m’interpelle : « Stop, arrêtes, t’es en train de tout démolir ! « … J’interrompt de suite mon hissage afin de le laisser finir sa traversée.

Il veille à faire partir les prises fragiles puis rejoint le pied de la cheminée. Il rigole en découvrant mes protections, plus psychologiques qu’efficaces. Puis il se lance dans le raide, les mains sur une lame verticale, les pieds au mieux entre un mur compact et un éperon péteux… Il fait partir dans sa progression moult cailloux sensibles vers l’abîme. Il râle, peste, jure même alors qu’il s’échine dans ce passage. C’est que ce n’est guère commode, surtout lorsqu’il s’agit, tout en grimpant, de faire passer le sac de hissage.

Après un bel effort et quelques grognements, le voilà sorti des difficultés, se rétablissant sur une partie aisée mais un peu branlante. Il m’indique vite que mon relais n’est pas tout à fait du type ‘inarrachable’ : on est un peu loin des manuels de la fédé… Un bon goujon et un ‘vrai’ piton plus tard, nous pouvons nous suspendre sur un ancrage béton. Et ça, ça fait rudement plaisir ! Mais, aguerri de l’ouverture ou pas, cette longueur a laissé des traces. Manu l’exprime ainsi : « le rocher est assez moyen. Je ne sais pas si ça vaut le coup de continuer : on descend en rappel ? ». J’avoue être un peu étonné, trouvant que Manu, le guide, le pro, l’habitué, manque un peu d’abnégation. Peut-être est-ce tout simplement l’expérience ?!… Je le motive à poursuivre, arguant qu’il est encore tôt (pas tant, en vrai, mais bon…), que le sommet de la tour suivante est à portée de chaussons, que nous pouvons bien pousser jusque là haut, qu’il n’y a qu’une longueur de corde, bla bla bla…

Manu se laisse convaincre et… …me refile tout le barda ?! Est-ce parce qu’il ne veut pas s’engager dans une autre longueur où le rocher se révèlerait moyen ou pour laisser s’exprimer ma fougue ?! Sans doute est-ce plutôt la 2e idée… Équipé, je pars donc à l’assaut d’une seconde longueur. Après avoir contourné par la gauche la cheminée à l’aspect rébarbatif, j’ai le plaisir de trouver un rocher sain, ou presque, et une grimpe agréable et facile à protéger. Je progresse vite et pose efficacement les friends. Un crochet vers la droite me permet d’éviter un surplomb en rocher bricateux et la suite de la large cheminée. Je pose un bon friend au-dessus de la petite vire et me lance dans un pas plus raide lorsque… …la prise de pied cède ! Je l’avais pourtant testé ?!… J’en suis bon pour un tibia égratigné. Je grogne, plus par énervement de ne pas avoir su l’anticiper que pour avoir ‘rayé’ la carrosserie…

Je repars et franchis ce bref ressaut plus raide où les verrous sont de sortie pour déboucher en haut d’une tour. Le terrain redevient interactif, avec des blocs posés et du caillou fort mobile… Je coiffe un becquet pas trop branlant, ceinture un petit épineux et plante un piton (qui chante mieux que le précédant) pour faire relais. Manu me rejoint vite, le terrain exigeant peu de nettoyage : l’escalade est bien plus « déroulante ». Sa mine réjouie m’indique que nous avons eu raison de persister, malgré certains passages qui exigeront un complément d’assainissement (Rome ne s’est pas faite en un jour…). Une fois encore, je récupère moult coinceurs et friends, Manu me laissant officier.

C’est ainsi que je poursuis sur une 3e longueur. Après un début de bipède, à franchir un précaire pont de pierres, je rejoins un laminoir vertical entre deux parois. Cela semble praticable : je m’y engouffre. Et ai la chance de découvrir une providentielle vire lorsque les parois s’éloignent l’une de l’autre. La progression sera donc dictée, là encore, par le relief : il s’agira d’une traversée horizontale les pieds sur la vire. L’ombre et sa fraîcheur et le vent qui s’est levé apportent une certaine ambiance à l’escalade, d’autant qu’une fois que les parois s’éloignent, le vide se creuse.

La grimpe est déroutante car non ascensionnelle. Mais les prises sont là et les petits coinceurs font le job dans les minces fissures présentes. Un petit pas plus délicat après avoir enjambé un buisson et c’est sorti, en récupérant la paroi de la tour principale via un bel écart de pieds. Une bonne lunule me garantit un point béton mais je préfère poursuivre afin d’aller faire relais au soleil, quitte à placer 3 friends ! Car il est fort agréable de retrouver un peu de chaleur après s’être fait brassé par le vent dans ce laminoir, accélérateur à vent. D’autant que nous retrouvons la ‘terre ferme’ car cette brèche est accessible à pied par un raide éboulis versant Ouest.

Manu me suit rapidement, fin, autant que le lui permet la charge du sac de hissage contre lequel il peste allégrement… Il parvient cependant à apprécier le cheminement original offert par la nature du rocher. Après avoir posé une bonne sangle à demeure sur la lunule, nous voilà réunis au soleil pour manger un morceau. Nous décidons de nous arrêter là pour cette fois, contents d’avoir réalisé 3 longueurs homogènes et plutôt ludiques, bien que nous soyons conscients que nous aurons un certain travail complémentaire pour purger la première longueur et poser des protections. En effet, avec seulement une lunule et un relais pour 3 longueurs, ça risque de faire un peu light pour espérer des répétitions !… Nous bouclons donc nos sacs et redescendons par l’éboulis. Nous sommes vite rendus au pied de la voie.

Nous tentons de former une plate-forme à l’attaque en cumulant moult pierres mais, en plein éboulis, cela semble chose bien futile. Surtout si l’on pense aux innombrables passages de chamois… On poursuit donc la descente, le sécateur en main afin de tailler les buis et établir un sentier d’accès au départ. Cela se révèle une tâche à part entière, complétée par les coups de scie de Manu. Mais cela donne une sente correcte avec un vrai boulevard dans les buissons !Et c’est après une journée bien remplie que nous sommes heureux de retrouver la voiture et d’y déposer notre fardeau de matériels avant que de rejoindre nos pénates, y savourer leur confort pour… …mieux repartir !

La suite au prochain épisode !… 

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Written by Yann

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