Tempête sous les Kilts: épisode 2
Le lendemain retour à Glencoe, mais cette fois-ci nous avons choisi un spot avec moins de marche d’approche. Au bout de 1h30 nous nous retrouvons devant une face de quelque 400m de haut. Modestes, nous nous déportons un peu sur la gauche pour trouver des lignes faciles moins longues. Théo et Christophe part sur une arête, je m’engage dans un corridor, Marc me suit de prêt. Très vite nous déchantons, il ne gèle pas, et la neige est foireuse, les ancrages ne tiennent pas. Nous sommes obligés de grimper dans le rocher, nettoyant toute les prises pour trouver des ancrages surs. Donc c’est lentement que nous progressons vers le sommet, je passe un temps fou dans une dalle couverte de neige mouillée, Céline et moi sommes bons derniers. Un passage en goulotte, une grande traversée dans une pente de neige et nous rejoignons Christophe qui nous attend pour la descente. Encore une descente dans un couloir sous une neige dru, puis un sentier pavé sous la pluie, les genoux apprécient.
Encore une bonne petite marche d’approche !
Christophe dans un passage difficile
Daniel arrondit ses piolets sur le rocher écossais
Aujourd’hui ça a été chaud, la neige ne portait pas, demain on prend de l’altitude pour retrouver des bonnes conditions de gel : Direction le Ben Nevis ! La soirée est passée à rechercher un itinéraire qui limite les avalanches (cela fait 3 jours qu’il neige). Finalement comme toujours, on décide de prendre le topo et de choisir de visu le lendemain.
Mercredi, nous nous levons plus tôt, le Ben, ça se mérite ! Du parking, nous nous élevons lentement sur un bon sentier, pavé ! Que de promesse pour le retour. Une fois au col, et la voie de descente repérée, nous descendons dans le vallon donnant accès à la face. Là nous sommes accueillis par une légère brise, Christophe se fait traîné sur quelques mètres, à chaque rafale, nous nous couchons. C’est pas un rigolo ce Ben Nevis, avec ce vent à plus de 100km/h, va-t-on arriver à faire quelque chose ?
Nous sommes perplexes devant la face
Nous descendons vers le refuge, là nous découvrons une face plâtrée en train de se purger à grand coup de spindrifts, et un vent à décorner une vache écossaise. Plusieurs cordées s’avancent néanmoins aux pieds des différentes voies. Nous sommes assez perplexes devant les conditions, ça sent le but. A l’intérieur du refuge, un guide français nous invite à rester dehors. Heureusement qu’il est là car d’après lui, les écossais auraient été autrement plus virulents pour nous sortir. Merci, Paulo de nous avoir éviter de nous faire lyncher par ses hooligans d’anglo-saxons. Notre bienveillant compatriote du fond de sa cabane nous a dit avant de claquer la porte que les conditions sont top et qu’il se prépare avec ses clients…
C’est donc dans la tempête et en buvant notre thé que nous voyons gentiment toutes les cordées faire demi-tour une fois le pied de la face atteint. La face n’est pas en condition maintenant, nous en sommes sur et Paulo devrait sortir le nez pour voir la météo au lieu de faire le chien de garde du refuge (Plus tard, au retour, nous apprendrons que finalement ils seront restés cloisonnés dans leur cabane toute la journée).
Nous sommes autorisés à nous protéger du vent derrière le refuge
Une fois les batteries rechargées, nous tentons nous aussi d’aller à l’attaque de notre voie, pour voir. Nous remontons le vallon, avec le vent de dos. 400m plus loin, tout le monde a assez profité du blizzard, pris des photos et des vidéos et nous faisons demi-tour, face au vent… Nous redescendons vers le refuge, puis on remonte au col, puis on redescend aux voitures. C’est bien fatigué que nous arrivons à l’appartement. Marc dit qu’il commence à avoir la pêche, un quart d’heure plus tard, des ronflements font tremblés les cloisons.
To be continued…
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